Cela fait maintenant 6 ans que nous avons adopté Domino (notre dalmatien) à la Société de Défense des Animaux de Nice. 6 ans de bonheur (en passant aussi par pas mal de rééducation/dressage et remises en question). Si c’était à refaire, nous le referions sans hésiter une seule seconde. Alors même si cet article est tout simplement une question de bon sens et de logique, je me suis dit que partager un morceau de notre histoire/expérience aiderait peut-être celles et ceux qui aujourd’hui hésitent à adopter un chien.
Les bonnes questions à se poser avant d’adopter un chien
Si vous recherchez un animal de compagnie (chien ou chat), aucun doute – je pense – qu’il vaut mieux adopter qu’aller dans une animalerie ou un élevage. Il y a tant d’animaux abandonnés qui n’attendent qu’un maître/une famille à aimer.
Néanmoins, avant d’adopter un chien, il y a quelques réflexions que vous devez avoir… histoire de ne pas le renvoyer, après seulement quelques jours à vos cotés !
Un chien, ça change…
Ça grandit, ça « grossit », ça vieillit, ça « vie » tout simplement. Ça parait bête à dire, mais ces petites choses logiques représentent un lot de « contraintes » qu’il vous faut toujours garder à l’esprit, et encore plus lorsque vous vous retrouverez face à sa « si jolie petite bouille »…
Un chien demande du temps
- pour le sortir (au minimum 3 fois par jour).
- pour son moral/humeur, il faut lui accorder un minimum de 30 minutes de jeu par jour (cela peut varier selon le caractère de votre animal).
- pour son éducation. Contrairement à un chien acheté en élevage (qui lors de ses premiers mois a appris à être propre et sociable), un chien issu d’un refuge arrivera chez vous avec un passé plus ou moins compliqué. C’était le cas de Domino, lorsqu’on l’a vu dans le refuge, il semblait calme et aussi totalement désintéressé des humains… C’était en fait un chien très solitaire, qui ne répondait même pas à son ancien nom… On n’a appris que bien plus tard que c’était déjà son 3ème passage en SPA… qu’en plus de ne plus avoir aucune confiance dans l’être humain, il avait subi une grave sous-nutrition. Si aujourd’hui, son comportement est méconnaissable (il nous colle tout le temps, est joyeux, a sans arrêt envie de jouer) certaines traces de son passé sont néanmoins toujours présentes (il dévore sa gamelle de croquettes en moins d’une minute, et pleure avant chaque repas sûrement de peur qu’on ne l’oublie… les trajets en voiture sont difficiles également, la peur de l’abandon sans doute…). Domino avait déjà 3 ans lorsqu’on l’a adopté. Il ne faut pas croire que tous les chiens de refuges sont « difficiles », ce n’est pas toujours le cas. Mais ce qui est sûr c’est qu’un chien (quel qu’il soit : issu d’un refuge tout comme d’un élevage) vous demandera du temps, de la patience et de la persévérance, que cela soit pour maintenir son éducation, comme pour changer ses mauvaises habitudes.
Je ne pense pas qu’avoir un gros chien et habiter en appartement soient incompatibles. Durant nos 2 ans d’études – expatriés en Lorraine – nous avons très bien vécu avec Domino en appartement. Il faut juste savoir changer et trouver le bon rythme de sorties et de jeux avec son chien.
Adopter un chien demande un investissement personnel
Je veux parler par ici de l’éducation, du « dressage ». Évidemment, il y a des chiens aux caractères assez faciles à vivre (ce n’est pas le cas du dalmatien, réputé pour être très « têtu » :D). C’est aussi un point à prendre en compte avant l’adoption. Quoi qu’il en soit, lorsque l’on donne un ordre, il faut s’y tenir jusqu’au bout (même si on n’a pas le temps, ou que l’on va être en retard au travail, par exemple : si l’on a dit « dans ton panier » alors il ne faut rien lâcher jusqu’à ce qu’il est obéi… sinon vous ne serez pas crédible, et il se moquera de vous à chaque fois). Heureusement, des cours d’éducation canine existent dans beaucoup de villes et villages. L’éducation d’un chien demande beaucoup plus de remises en question que ce que l’on croit ; je me souviens d’un éducateur canin qui disait souvent « il n’y a pas de mauvais chiens, il n’y a que des mauvais maîtres ». L’éducation est – je trouve – la partie la plus difficile, mais quelle fierté d’entendre de nos proches que notre chien est sage, qu’il ne réclame pas de nourriture à table, qu’il ne saute pas sur les gens, qu’il n’aboie pas toute la journée pour un oui ou pour un non,…
Par investissement personnel, je veux aussi parler du fait qu’adopter un chien modifiera vos sorties : on ne peut pas aller partout avec son chien ! Bien sûr, en voyage il y a des hôtels qui acceptent les chiens, on peut aussi prendre le train avec son chien, il y a même des garderies,… mais c’est quand même ultra galère de planifier un voyage, en tenant compte aussi et avant tout du bien-être de votre animal. Si vous avez un proche qui peut le garder ou passer chez vous s’en occuper plusieurs fois par jour c’est quand même l’idéal.
Adopter un chien, ça a un coût !
Financier bien sûr. S’il est moins cher d’acheter un chien dans un refuge ou une association (comptez en moyenne 200€ pour couvrir les frais alimentaires, vaccination et stérilisation obligatoire, afin de responsabiliser les futurs maîtres) que dans un élevage ou une animalerie, il y a tout un tas d’autres frais à ne pas oublier !
- Les frais alimentaires (croquettes ou autres). Forcément, plus le chien est gros/musclé, plus il mange ! – et pour le coté glamour : les excréments à ramasser sont aussi proportionnels à la taille de l’animal… A ces frais s’ajoutent aussi les friandises, « récompenses » au niveau de l’éducation.
- Les frais de santé, vétérinaire. Entre les comprimés de vermifuge (4 fois par an), les vaccins (1 fois par an), et les pipettes anti-puces,… ça chiffre très vite. – à savoir que comme pour les humains, il existe aussi des assurances santé pour vos animaux. De notre coté, on n’en a jamais pris, et je ne sais pas vraiment ce que cela vaut.
- Les frais de « confort ». J’entends par là : le panier, le coussin, la niche, les jouets, les laisses, colliers, harnais, muselières, shampooing,… Tous ces accessoires ne sont pas obligatoires bien sûr, mais ils représentent un véritable casse-tête, surtout au tout début. Vous n’imaginez pas combien de tailles de paniers, ni combien de variétés de shampooing pour chien existent ! – note personnelle : c’est déjà compliqué de choisir parmi la multitude de shampooing pour soi-même, alors pour son chien...
- Les frais « autres » : adapter sa maison à son chien (acheter puis poser des clôtures si celui-ci est fugueur, ou encore investir dans un aspirateur ultra-puissant et le passer tous les jours pour chasser les poils incrustés dans les tapis – ça sent le vécu… le dalmatien est l’un des chien qui perd le plus de poils… :D)
Mes derniers conseils avant d’adopter un chien
- Avec l’amoureux nous avons mis un peu plus d’un an avant de nous décider. C’est un acte qui modifie des habitudes de vie, il vaut donc mieux prendre le temps de bien y réfléchir.
- Pensez à tout bien préparer chez vous avant sa venue (acheter/installer un panier, une bassine d’eau, prévoir des jouets et croquettes adaptées).
- Allez au refuge (SPA, SDA,…) sans papier d’identité (c’est souvent ce qui vous sera demandé, en plus d’un chèque, pour finaliser l’adoption), afin de ne pas « craquer » tout de suite… et prendre encore au moins une nuit pour bien y réfléchir, peser le pour et le contre une dernière fois !
Si cela peut représenter beaucoup de travail sur soi au quotidien d’adopter un chien (selon son passé et son caractère), cela responsabilise et apporte également beaucoup d’amour et de jolis souvenirs au sein de notre maisonnée. ♥
Et vous, alors ?
- Avez-vous un chien, ou un autre animal de compagnie ?
- L’avez-vous adopté ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi aussi ?
- Si vous pensez que j’ai oublié dans ma liste quelques conseils qui pourraient êtres utiles, n’hésitez pas à les rajouter ci-dessous. :)
Bonjour,
Bel article qui rappelle l’essentiel, mais c’est toujours bien utile de le répéter pour les futurs adoptants. :-)
Les photos de Domino sont super belles, il a une tête formidable ce chien.
Je suis super heureuse pour lui qu’il ait trouvé sa famille pour la vie, vous avez l’air de bien vous occuper de lui, et avec beaucoup d’intelligence. C’est un bonheur de lire ce genre d’historie au sujet d’un chien qui est passé par des moments difficiles.
Je vous souhaite de belles et longues années avec lui, et je suis sûre qu’il finira sans doute un jour par ne plus jamais avoir peur d’être abandonné, grâce À VOUS. :-)
Merci pour votre message :) je ne sais pas si ses « vieux démons » disparaitront un jour totalement, mais je l’espère. :)